dimanche 19 janvier 2014

Discerner les faux ministères, de Henri Viaud-Murat

La séduction se fait de plus en plus grande. Comment y échapperons-nous, si nous ne marchons pas dans une étroite communion avec le Seigneur, et dans l’obéissance à Sa Parole?
Peu avant la crucifixion du Seigneur Jésus, Ses disciples Lui ont demandé quel sera le signe de Son avènement et de la fin du monde. Jésus leur répondit:
« Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24: 4-5).
Tous les séducteurs ne prétendront pas être le Christ en personne. Mais tous prétendront venir en Son Nom. Et ils devront se montrer suffisamment séduisants, au point de séduire même les élus, s’il était possible!
« Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n’y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas » (Matthieu 24: 23-26).

Les véritables ministères sont toujours confirmés par de véritables miracles, prodiges, signes et guérisons. Mais nous voyons que cela ne suffit pas pour les reconnaître; car le Seigneur Jésus a bien dit que les séducteurs accompliront aussi de grands prodiges et des miracles.

Ces prodiges et ces miracles ne seront pas nécessairement produits par la puissance du diable. Car Jésus a dit aussi:
« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité »(Matthieu 7: 15-23).
Bien-aimés, ne faisons donc pas preuve de naïveté et de crédulité! Ne nous jetons pas dans les bras du premier ministère qui fait des miracles au Nom du Seigneur Jésus, en pensant qu’il s’agit d’un saint homme de Dieu!
Jésus ne dit pas aux faux prophètes et aux faux apôtres que les miracles qu’ils ont accomplis en Son Nom étaient faux! Il s’agissait de véritables miracles accomplis par la puissance du Saint-Esprit et de la Parole de Dieu. Mais ces miracles étaient accomplis par des hommes qui commettaient l’iniquité, tout en annonçant la véritable Parole de Dieu.
Car le Saint-Esprit veut toujours confirmer la Parole de Dieu par les signes qui l’accompagnent. Mais cette confirmation n’est jamais le signe que ceux qui accomplissent ces miracles soient connus de Dieu et soient véritablement Ses serviteurs.
Le Seigneur nous donne toutefois dans ce passage un critère très important, qui nous permettra de reconnaître immédiatement les faux ministères: nous les reconnaitront uniquement à leurs fruits!
Le Seigneur parle ici de tous les aspects du fruit de l’Esprit:
« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Galates 5: 22-24).
Les véritables ministères, comme les véritables Chrétiens, sont ceux qui ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs! C’est cette oeuvre profonde de la croix dans notre vie qui nous permet de produire le fruit de l’Esprit, qui est le caractère même de Dieu!
En outre, un Chrétien qui a crucifié concrètement la chair avec ses passions et ses désirs pourra, bien plus facilement qu’un Chrétien charnel, détecter un faux ministère. D’où l’importance capitale du message de la croix, et de l’apprentissage de la marche par l’esprit!
Par exemple, les Corinthiens s’étaient facilement laissés séduire par des faux apôtres, alors qu’ils avaient tous les dons, notamment le don de discernement des esprits, qui aurait dû leur permettre de discerner à qui ils avaient affaire. Mais, parce qu’ils étaient charnels, enfants en Christ, ils n’ont pu ouvrir les yeux sur les ruses subtiles des séducteurs.
C’est pour cela que Paul, dans la deuxième épître aux Corinthiens, par toutes sortes d’explications et d’allusions directes et indirectes, s’efforce d’éclairer ses chers Corinthiens, qu’il avait lui-même évangélisés et conduits au Seigneur.
Paul avait pourtant déjà dû les avertir, comme il avait averti les anciens d’Ephèse:
« Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n’ai cessé nuit et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous » (Actes 20: 28-31).
Paul nous montre ici de quelle manière ces faux ministères s’introduiront dans les églises. Certains viendront de l’extérieur, et parviendront à se joindre aux véritables ministères en place. D’autres s’élèveront du milieu même des ministères existants, qui, jusque-là, étaient véritables, mais dont certains auront fini par s’égarer.
Paul appelle ces faux ministères des « loups cruels » et des « hommes qui enseignent des choses pernicieuses. »
Ces loups cruels se sont déguisés en brebis. Certains ont commencé par enseigner la vérité puis, peu à peu, s’en sont écartés, au point de finir par enseigner des choses pernicieuses, c’est-à-dire dangereuses pour la foi véritable, nocives et nuisibles pour la vie de l’Esprit.
« Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ.Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (2 Cor: 11-14).

La caractéristique essentielle des faux ministères est donc celle-ci: ils peuvent se déguiser en apôtres de Christ, manifester des signes de puissance, et même donner un enseignement parfaitement juste, tout au moins au début de leur action, afin de mieux tromper leurs proies.

Veillons donc soigneusement, non seulement à contrôler la véracité du message prêché par ces ministères, mais aussi à examiner les fruits qu’ils portent dans leur vie pratique et dans leur comportement, car c’est à cela que nous pourrons les reconnaître.
Tous les apôtres du Seigneur, et tout particulièrement Paul, ont souvent dénoncé les faux ministères. Mais ils n’ont pas fait que les dénoncer. Ils nous ont aussi donné de nombreux indices qui nous permettent de juger les fruits qu’ils produisent dans leur vie.

Premier indice : l’hypocrisie et le mensonge.

Le premier indice qui nous permet de reconnaître un faux ministère, c’est qu’il n’a pas l’amour de la Vérité. Il travaille donc, consciemment ou inconsciemment, pour celui qui est le menteur et le père du mensonge.
« Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. Or, j’estime que je n’ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence » (2 Cor 11: 2-5).
Paul parle de gens qui se font passer pour des « apôtres par excellence, » mais qui prêchent un autre Jésus que le véritable Jésus, qui répandent un autre Esprit que le Saint-Esprit, et un autre Evangile que le pur Evangile de Christ.
Jésus est la Vérité, le Chemin et la Vie. Seule la Vérité de Dieu nous affranchit du mensonge et de toutes ses conséquences, du mensonge par lequel Satan nous retenait captifs.

Les conséquences du mensonge dans nos vies sont toujours l’injustice et le péché. Tandis que les conséquences de la Vérité sont toujours la justice et la sainteté.

« …l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité »(Ephésiens 4: 24).
Si la vérité produit toujours la justice et la sainteté, le mensonge produit toujours l’injustice et le péché. Si l’on présente donc un autre Jésus, un autre Esprit et un autre Evangile, l’effet spirituel ne peut être que désastreux sur le peuple de Dieu qui, pourtant « supporte fort bien » parfois ces mensonges, comme c’était le cas des Corinthiens.
Si les Corinthiens supportaient fort bien ces mensonges, c’était d’abord, nous l’avons dit, parce qu’ils étaient charnels. Ils manquaient de maturité, et ils étaient comme des enfants sans défense devant ces loups ravisseurs, habilement déguisés en apôtres de Christ.
Mais il y avait aussi une seconde raison, pour laquelle ces messages étaient bien reçus. C’était que l’imitation de la vérité était suffisamment proche de celle-ci, pour pouvoir être plus facilement acceptée par ceux qui ne connaissaient pas assez bien cette vérité.
Il en est de même pour la fausse monnaie. Mieux elle imitera la véritable, et plus facilement elle sera écoulée. Les seuls qui reconnaîtront du premier coup d’oeil la fausse monnaie, ce sont les spécialistes de la Banque Centrale, qui connaissent par coeur la vraie monnaie!

Mieux nous connaitrons le véritable Jésus, le véritable Esprit de Dieu, et le véritable Evangile, plus il sera difficile de nous séduire, et plus nous reconnaîtrons rapidement les imitations!

Attachons-nous donc à développer notre communion avec le Seigneur Jésus, et à étudier soigneusement Sa Parole, la Bible, en nous confiant en l’aide précieuse du Saint-Esprit, chargé de nous conduire dans toute la Vérité!

Second indice: Une prédication ego-centrée et charnelle.

Le second indice qui nous permet de juger un faux ministère, c’est qu’ils se prévalent d’un beau curriculum vitae!
Non seulement ils mettent en avant leurs belles références, leur belle apparence et leurs beaux accomplissements, mais ils dénigrent les véritables ministères.
« Puisqu’il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi… Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d’Abraham? Moi aussi. Sont-ils ministres de Christ? Je parle en homme qui extravague. Je le suis plus encore » (2 Cor. 11: 18, 22-23).
Mais, en réalité, ce sont des hommes qui se glorifient selon la chair, et qui mettent leur confiance en ce que les hommes de ce monde considèrent comme important: l’argent, la grandeur, le succès, l’influence, le pouvoir.
« Vous regardez à l’apparence! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ. Et quand même je me glorifierais un peu trop de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte, afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres. Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents. Nous n’osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence » (2 Cor. 10: 7-12).
Les Corinthiens s’étaient laissés impressionner par des hommes qui avaient une belle apparence, qui étaient persuadés, ou qui savaient persuader, qu’ils étaient de Christ, dont la parole était belle et élégante, qui se recommandaient eux-mêmes, et qui se mesuraient à leur propre mesure.
En somme, il s’agissait de beaux-parleurs habiles et instruits, qui se permettaient de traiter Paul d’homme faible, dont la parole était méprisable.
C’est pourtant Paul qui avait reçu la pleine révélation du message de la croix et de la marche par l’esprit! Il est clair que les faux ministères ne s’attachent pas à prêcher la croix et la marche par l’esprit, car ils scieraient la branche de la chair sur laquelle ils sont assis!

Troisième indice: Domination, manipulation et contrôle.

Un troisième indice nous permettant de repérer un faux ministère, c’est qu’il exerce une fausse autorité, fondée sur un esprit de domination, de manipulation et de contrôle, et non sur le fait d’être rempli du Saint-Esprit et de foi.
« Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages. Si quelqu’un vous asservit, si quelqu’un vous dévore, si quelqu’un s’empare de vous, si quelqu’un est arrogant, si quelqu’un vous frappe au visage, vous le supportez » (2 Cor. 11: 19-20).
Les Corinthiens étaient tellement manipulés et « hypnotisés » par ces ministères « charismatiques » et « flamboyants » qu’ils n’ont même pas remarqué qu’en fait, ils étaient asservis, dévorés et réduits à l’esclavage par des gens arrogants et violents.
Ces gens-là avaient sans doute réussi à faire passer leur arrogance pour de la hardiesse dans la foi, et leur violence pour de la fermeté dans leurs fausses convictions! Peut-être ont-ils menacé du « feu du Ciel » tous les « rebelles, » tous ceux qui ne les suivraient pas dans leurs dérèglements! Peut-être ont-ils même maudit publiquement ceux qui refusaient de leur prêter leur concours, les accusant de résister au Saint-Esprit et de saper l’oeuvre de Dieu! Et les faibles se sont laissés impressionner.
Paul reproche aussi aux Galates, qui avaient commencé par l’esprit, de continuer par la chair. Ils s’étaient, eux aussi, laissés séduire par de faux docteurs qui avaient réussi à les placer sous la Loi. Ils voulaient que les Chrétiens aient du zèle, mais du zèle pour eux!
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. Non pas qu’il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème (maudit)! » (Galates 1: 6-9).
« Le zèle qu’ils ont pour vous n’est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux » (Galates 4: 17).
Nous réalisons, au travers de tous ces extraits, à quel point Paul et les apôtres ont dû lutter contre les faux apôtres, les faux prophètes et les faux docteurs qui, dès leur époque, réussissaient souvent à séduire les enfants de Dieu.
À combien plus forte raison, en cette fin des temps où l’apostasie et la séduction se répandent partout, devons-nous enseigner les enfants de Dieu sur les moyens de discerner les faux ministères, en les conduisant au perfectionnement des saints et à la maturité spirituelle!
Cet esprit de séduction, de domination et de contrôle, esprit que le Seigneur hait particulièrement, était celui qui animait les Nicolaïtes.
« Nicolaïte » est la combinaison de deux mots grecs qui signifient « celui qui domine sur le peuple. » On pense donc que les Nicolaïtes étaient de faux serviteurs de Dieu, qui employaient la manipulation, la séduction et la contrainte pour inciter le peuple de Dieu à la débauche.
« Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais aussi » (Apoc. 2: 6).
« Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité. De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche » (Apoc. 2: 14-16).
L’expression « de même » indique que les Nicolaïtes, tout comme Balaam, enseignaient des fausses doctrines, poussant en fait les disciples de Christ à la désobéissance et à l’impudicité.
Il n’en est pas ainsi des véritables ministères. Ils ne sont pas établis sur l’Eglise pour la dominer, mais dans l’Eglise et parmi elle, pour l’édifier, la consoler et l’exhorter.
« Et Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues… » (1 Cor 12: 28).
« Nous vous prions, frères, d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux beaucoup d’affection, à cause de leur oeuvre » (1 Thess 5: 12-13).

Les véritables ministères ne dominent jamais le peuple de Dieu. Ils n’essayent jamais de rendre les Chrétiens dépendants de leur ministère. Mais au contraire, ils sont là pour les conduire à une plus grande dépendance de Christ, pour les servir, et pour être les modèles du troupeau.

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez » (Jean 13: 14-17).
« Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Matthieu 20: 25-28).
« Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire » (1 Pierre 5: 1-4).

Quatrième indice: Absence d’intégrité financière et de gratuité de l’Evangile.

Un quatrième indice nous permettant de reconnaître un faux ministère, c’est qu’il n’annonce pas gratuitement l’Evangile de Christ. Mais il agit plutôt en considérant l’Evangile comme une source de gain, bien qu’il prétende souvent le contraire.
« Ou bien, ai-je commis un péché parce que, m’abaissant moi-même afin que vous fussiez élevés, je vous ai annoncé gratuitement l’Evangile de Dieu? J’ai dépouillé d’autres Eglises, en recevant d’elles un salaire, pour vous servir. Et lorsque j’étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à charge à personne; car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En toutes choses je me suis gardé de vous être à charge, et je m’en garderai. Par la vérité de Christ qui est en moi, je déclare que ce sujet de gloire ne me sera pas enlevé dans les contrées de l’Achaïe. Pourquoi?… Parce que je ne vous aime pas?… Dieu le sait! Mais j’agis et j’agirai de la sorte, pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres » (2 Cor 11: 7-15).
Paul pouvait parfois accepter un don non sollicité, mais il mettait un point d’honneur à ne jamais être financièrement à charge des brebis qu’il évangélisait. Ce n’était pas le cas des faux apôtres qu’il dénonce.
En prêchant gratuitement l’Evangile, Paul voulait en effet ôter à ces faux apôtres le prétexte de l’accuser de vouloir s’accaparer les biens matériels ou financiers des Corinthiens.
« En quoi avez-vous été traités moins favorablement que les autres Eglises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge? Pardonnez-moi ce tort. Voici, pour la troisième fois je suis prêt à aller chez vous, et je ne vous serai point à charge; car ce ne sont pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes. Ce n’est pas, en effet, aux enfants à amasser pour leurs parents, mais aux parents pour leurs enfants. Pour moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous. Soit! je ne vous ai point été à charge; mais, en homme astucieux, je vous ai pris par ruse! Ai-je tiré du profit de vous par quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés? J’ai engagé Tite à aller chez vous, et avec lui j’ai envoyé le frère: est-ce que Tite a exigé quelque chose de vous? N’avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces? » (2 Cor 12: 13-18).
Si Paul insiste tant sur le fait qu’il n’a jamais rien exigé des Corinthiens, c’est sans doute parce que d’autres on tenté de tirer du profit d’eux, et il ne voulait pas être accusé de cela. Et il nous engage à marcher dans le même esprit. Paul l’a de nouveau mentionné par ailleurs.
« Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain. C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter; si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments » (1 Tim 6: 3-10).
Les faux apôtres qui annonçaient un autre Evangile croyaient en fait que la piété était une source de gain. Ils voulaient secrètement s’enrichir, prétextant le faire pour la gloire de Dieu, et oubliant que ceux qui sont possédés de l’amour de l’argent finiront par s’égarer loin de la foi, et par se jeter eux-mêmes dans bien des tourments.
Hélas, ils ne sont souvent pas les seuls à s’être ainsi jetés dans bien des tourments, mais ils entraînent parfois dans leur chute beaucoup de ceux qu’ils ont séduits ou trompés!
« Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête; mais qu’il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant, attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs, auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner » (Tite 1: 7-11).
Un véritable ministère n’est jamais porté à un gain déshonnête, tandis que le séducteur enseigne pour un gain honteux ce que l’on ne doit pas enseigner!
« Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point » (2 Pierre 2: 1-3).
La cupidité est souvent associée à l’impudicité et à la dissolution, car l’amour de l’argent est bien une racine de tous les maux!
« Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ… Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré » (Jude 3, 4, 11).
Jude parle ici de « l’égarement de Balaam. » Or Balaam était un prophète, qui avait reçu des prophéties divines qui sont parmi les plus belles prophéties de l’Ancien Testament, mais dont le coeur n’était pas droit. Il convoitait en secret les honneurs et les richesses, et c’est ce qui l’a perdu.
Voyant qu’il ne pouvait pas maudire Israël, comme le lui demandait Balak, le Roi de Moab, Balaam a conseillé à Balak d’envoyer les filles de Moab au milieu des hommes d’Israël, afin de les inciter à la fornication et à la débauche, attirant ainsi la colère de Dieu sur Son peuple.
« Le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement, ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d’impureté et qui méprisent l’autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d’injurier les gloires, tandis que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur. Mais eux, semblables à des brutes qui s’abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour être prises et détruites, ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption, recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins d’adultère et insatiables de péché; ils amorcent les âmes mal affermies; ils ont le coeur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction. Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité, mais qui fut repris pour sa transgression: une ânesse muette, faisant entendre une voix d’homme, arrêta la démence du prophète. Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon: l’obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours enflés de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement; ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2: 9-19).
L’apôtre Pierre, lui aussi, et d’une parole très forte, dénonce ces faux apôtres qui se sont introduits au milieu des Chrétiens, réussissant à amorcer les âmes mal affermies par leurs discours enflés de vanité ! S’ils ne se repentent pas sincèrement, c’est l’obscurité des ténèbres qui leur est réservée.

Mais tous ceux qui ont été séduits par ces faux ministères doivent aussi se repentir de n’avoir pas recherché le conseil de Dieu, afin qu’Il leur permette d’éviter le désastre certain qui les attendait.

En conclusion, cela nous conduit à poser cette question: Un véritable ministère doit-il travailler pour gagner sa vie et ne dépendre de personne?
L’apôtre Paul donne un enseignement très clair à ce sujet. Il commence par affirmer que tout ministère a le droit de vivre de l’Evangile, et de recevoir, des enfants de Dieu dont il a la charge, les moyens de subvenir à ses besoins.
« Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N’êtes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C’est là ma défense contre ceux qui m’accusent. N’avons-nous pas le droit de manger et de boire? N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n’avons pas le droit de ne point travailler? Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau? Ces choses que je dis, n’existent-elles que dans les usages des hommes? La loi ne les dit-elle pas aussi? Car il est écrit dans la loi de Moïse: Tu n’emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part. Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels. Si d’autres jouissent de ce droit sur vous, n’est-ce pas plutôt à nous d’en jouir? Mais nous n’avons point usé de ce droit; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d’obstacle à l’Evangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de l’Evangile » (1 Cor 9: 1-14).
« Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur (mot à mot: honoraire), surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. Car l’Ecriture dit: Tu n’emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Et l’ouvrier mérite son salaire » (1 Tim 5: 17-18).
Ce principe fondamental étant établi, l’apôtre ajoute aussitôt qu’il a décidé de se priver de ce droit.
« Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits, et ce n’est pas afin de les réclamer en ma faveur que j’écris ainsi; car j’aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire. Si j’annonce l’Evangile, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée, et malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile! Si je le fais de bon coeur, j’en ai la récompense; mais si je le fais malgré moi, c’est une charge qui m’est confiée. Quelle est donc ma récompense? C’est d’offrir gratuitement l’Evangile que j’annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l’Evangile. Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre » (1 Cor 9: 15-19).
Le sujet de gloire de Paul, c’était de se priver volontairement d’un droit, car sa récompense était d’offrir gratuitement l’Evangile. En outre, il ne voulait être à charge à personne. Il voulait également « couper l’herbe sous les pieds » de ceux qui auraient voulu l’accuser de cupidité. Enfin, il voulait donner à tous un exemple à suivre.
« Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous. Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’oeuvre, pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément: Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités. Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement. Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Et si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère » (2 Thes 6: 3-15).
En exhortant tout Chrétien à travailler pour gagner sa subsistance, Paul voulait aussi donner lui-même un exemple à suivre. Il savait accepter les dons que certains lui faisaient parfois, quand il se trouvait dans le besoin, mais, en règle générale, il préférait subvenir lui-même à ses propres besoins. Il avait un métier qui le lui permettait.
« Après cela, Paul partit d’Athènes, et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux; et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils étaient faiseurs de tentes » (Actes 18: 1-3).
« Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20: 34-35).
« Vous vous rappelez, frères, notre travail et notre peine: nuit et jour à l’oeuvre, pour n’être à charge à aucun de vous, nous vous avons prêché l’Evangile de Dieu. Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi, que nous avons eu envers vous qui croyez une conduite sainte, juste et irréprochable » (1 Thess 2: 9-10).
« Nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains » (1 Cor 4: 12).
On peut donc conclure qu’il est juste, d’une manière générale, que les ministères de direction spirituelle reçoivent, de la part des églises locales, de quoi subvenir à leurs besoins. Mais ces besoins doivent rester frugaux.
« C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter; si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira » (1 Tim 6: 6-8).
Nous pourrions y ajouter « un toit, » dans nos climats froids, sans que ce toit soit celui des somptueux manoirs de certains apôtres modernes!

Nous sommes loin ici de la fausse « doctrine de la prospérité, » qui enseigne qu’un véritable Chrétien doit être un Chrétien financièrement et matériellement prospère! La vraie prospérité biblique, c’est de dépendre d’un Père Céleste qui a promis de pourvoir à tous nos besoins, si nous faisons de Son Royaume et de sa Justice notre priorité!

S’il est donc juste de rémunérer les ministères, notamment ceux qui sont itinérants, et qui auraient ainsi du mal à exercer certains métiers sédentaires, il est encore meilleur, et plus glorieux, que ces ministères décident eux-mêmes de renoncer à leurs droits, chaque fois que cela leur est possible, afin de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins matériels et financiers.
Cela implique donc que tout ministère devrait avoir une formation pratique ou un métier, auquel il pourrait avoir recours en cas de nécessité.
Les églises primitives avaient assez peu de besoins financiers. Les Chrétiens se réunissaient tous dans des maisons particulières, et vivaient simplement. Il n’y avait donc aucun frais de construction et d’entretien de bâtiments.
Ils n’avaient pas non plus de « clergé salarié. » Les anciens dépendaient de la générosité des Chrétiens, ce qui les obligeait tous à marcher par la foi et par l’Esprit.
Il ne leur venait jamais à l’idée d’organiser de grandes « campagnes d’évangélisation » ou « conventions, » en général aussi coûteuses que peu productives, même si elles peuvent conduire des âmes à Christ. Tous les nouveaux convertis étaient gagnés par le témoignage personnel de chaque Chrétien, et ils étaient ensuite pris en charge par les églises locales.
Tous accordaient une attention particulière à soutenir les pauvres de l’Eglise, les véritables veuves, et certains ministères itinérants.
Bien-aimés, ce sont ces pratiques que nous devons retrouver! C’est ce modèle biblique que nous devons suivre! Et n’écoutez pas ceux qui vous disent que ce modèle biblique est inapplicable aujourd’hui! La Parole de Dieu est universelle et pour tous les temps!
Prions aussi le Père qu’Il fasse lever, jusqu’au dernier jour, de véritables ministères, appelés et équipés par Lui-même pour servir Son peuple, l’édifier, le perfectionner et le conduire dans la perfection, jusqu’à l’avènement du Seigneur! Que ces ministères fidèles puissent proclamer, comme l’apôtre Paul:
« Vous savez de quelle manière, depuis le premier jour où je suis entré en Asie, je me suis sans cesse conduit avec vous, servant le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les embûches des Juifs. Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Et maintenant voici, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m’y arrivera; seulement, de ville en ville, l’Esprit-Saint m’avertit que des liens et des tribulations m’attendent. Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu. C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang » (Actes 20: 18-28).
« Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise. C’est d’elle que j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonçasse pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ.C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi » (Colossiens 1: 24-29).
Amen!
Source recueuillie: www.michelledastier.com