jeudi 16 mai 2013

Un avertissement lancé à la Syrie

C’est par le biais de déclarations attribuées à un responsable israélien publiées dans le New York Times qu’Israël semble lancer en cette mi-mai un avertissement à la Syrie pour la dissuader de continuer à livrer un armement sophistiqué au Hezbollah libanais et de répliquer aux frappes attribuées à Israël contre, d’une part, une base et des armes des Gardiens de la Révolution iraniens installés en Syrie et, d’autre part, un site d’armes chimiques. Ceci alors que des obus ont touché le Mont Hermon pour la première fois et qu’Assad menace de laisser attaquer Israël depuis le Golan syrien.

Un avertissement lancé par grand quotidien américain interposé

La méthode est peu banale. Selon le New York Times un responsable israélien qui vient de participer ces deux derniers jours à un briefing de très haut niveau sur la situation en Syrie a contacté le grand quotidien américain pour lui faire transmettre un avertissement lancé par Israël en cette mi-mai. Il déclarait : « Israël est déterminé à continuer à empêcher le transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah. Le transfert d’un tel armement au Hezbollah déstabilisera la région toute entière et la mettra en danger ».

Il ajoutait : « si le Président syrien Assad réagit en attaquant Israël, ou essaie de frapper Israël par l’intermédiaire de ses mandataires terroristes il risquera de perdre son régime car Israël répliquera »

Des frappes antérieures attribuées à Israël contre des armes destinées au Hezbollah

Les raisons de cet avertissement ne sont pas claires pour le quotidien qui suppose qu’il serait peut-être destiné à prévenir un autre transfert d’armes et donc une autre frappe ou qu’il aurait été lancé pour prévenir d’autres pays de la possibilité d’une telle frappe. Il rappelle qu’il y a eu récemment des frappes attribuées à Israël depuis le début du mois qui ont touché « des bases de la force d’élite des Gardiens de la Révolution et des entrepôts contenant des missiles de longue-portée, ainsi qu’un centre de recherche que des responsables américains ont appelé le site principal du pays pour les armes chimiques ». Une autre frappe visait « des armes envoyées par l’Iran au Hezbollah » qui se trouvaient à l’aéroport de Damas
Menaces d’attaques d’Israël depuis le Golan syrien par le Hezbollah et Assad

Le dirigeant syrien et le chef du Hezbollah avaient alors averti que la frontière israélo-syrienne, restée relativement calme jusqu’ici, en dépit de la guerre civile en Syrie, pourrait devenir « un front de la résistance » contre Israël. . La possibilité de lancer des attaques terroristes depuis le Golan syrien était annoncée.

Des obus sur le Mont Hermon

Ce même jour des obus de mortier sont tombés sur le Mont Hermon, ce qui est une première. Jusqu’ici Israël a considéré que les obus tombés du côté israélien de la frontière avec la Syrie n’avaient pas été tirés délibérément contre le territoire israélien mais lors de combats entre forces régulières syriennes et rebelles. Les distances étant très courtes, on le sait. Ce qui serait le cas pour les obus ou roquettes tombés sur le Mont Hermon, selon une porte-parole israélienne citée par CNN
Les frappes antérieures : un risque calculé pour prévenir le Hezbollah de se doter de missiles sophistiqués

Dans une analyse publiée par IPT news , Yaacov Lappin estime que les frappes récentes attribuées à Israël relèvent du « risque calculé » : plutôt frapper maintenant que de devoir affronter une situation sécuritaire dégradée plus tard. Il rappelle que le chef du Hezbollah a clairement menacé de lancer des missiles sur les usines pétrochimiques de Haïfa ou sur Tel-Aviv – avec ses trois millions d’habitants-. Or, les missiles iraniens détruits dans les frappes attribuées à Israël auraient été des missiles guidés Fateh 110. Ces « Conquérants » ont une portée de 300 kms et une très grande précision .

Par ailleurs, Yaacov Lappin rappelle que le Hezbollah dispose de quelque 80.000 roquettes, ainsi qu’une variété de missiles à plus ou moins longues portées et en cas de conflit inonderait Israël de tirs, ce qui paralyserait le pays.

Autre remarque de cet analyste : les frappes attribuées à Israël n’ont pas touché de cibles syriennes – hormis le centre de recherche produisant des armes chimiques illégales -. La Syrie n’a donc pas de raison évidente de répliquer, d’autant que cela pourrait remettre en question ses gains actuels face aux rebelles.
Israël n’agit pas pour aider les rebelles syriens, un mythe répandu...

On voit par ailleurs qu’Israël n’agit pas pour aider les rebelles syriens comme le voudrait une rumeur très répandue évoquant un complot supposé entre USA, Israël et Qatar. Israël agit pour empêcher le Hezbollah, bras armé terroriste de l’Iran, implanté dans le sud du Liban, de se doter de moyens supplémentaires et plus létales de frapper le territoire israélien.

Source: http://www.desinfos.com/spip.php?article35953