dimanche 9 décembre 2012

Résumé de l’actualité de la semaine du 2 au 8 décembre 2012

L’effervescence marque les événements de cette semaine : Israël se trouve au cœur d’une campagne diplomatique de délégitimation sans précédent, et le Moyen-Orient est plus que jamais en ébullition.

Après le vote à l’ONU reconnaissant un Etat palestinien non-membre la semaine dernière, les ennemis d’Israël poursuivent un assaut diplomatique acharné. C’est cette semaine un coup de tonnerre : l’Assemblée générale de l’ONU a voté à la quasi-unanimité (174 voix pour, 6 contre et 6 abstentions) une résolution appelant Israël à adhérer « sans délai » au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à ouvrir ses installations nucléaires aux inspecteurs de l’AIEA. Encore une fois, ces résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes (seules le sont celles du Conseil de sécurité), mais elles reflètent l’opinion internationale et ont une influence politique et morale. Or, l’arsenal nucléaire israélien (qu’Israël ne nie ni ne reconnaît avoir) a une valeur purement dissuasive face à ceux qui veulent son extermination ! Et on ne peut que s’inquiéter du fait que cette mise en accusation d’Israël éclipse bien sûr la question, pourtant incontournable pour l’avenir de l’humanité, d’un armement atomique aux mains du régime fanatique des Mollahs iraniens. Israël a légitimement qualifié la résolution de « vote mécanique sans signification » d’une institution « qui a perdu sa crédibilité quant à Israël ».

D’autre part, face au refus délibéré des chefs palestiniens de revenir à la table des négociations, choisissant la voix unilatérale d’une reconnaissance implicite à l’ONU, Israël a manifesté son désaccord par un plan de construction de 3000 logements en Judée-Samarie, et en ne versant pas dans les caisses de l’Autorité Palestinienne les impôts prélevés en sa faveur (cet argent servira à payer les dettes de l’AP pour l’électricité que lui fournit Israël). Les réactions internationales ont été immédiates : condamnations réitérées des Etats-Unis et convocations des ambassadeurs d’Israël en poste en France, au Royaume-Uni, en Suède, au Danemark, en Espagne, en Australie, en Chine, en Irlande, en Finlande… ! Ces mesures feraient obstacle à une reprise des négociations et à la paix, auxquelles les responsables de l’Autorité Palestinienne – désormais rebaptisée « Palestine » – se disent tout disposés après la reconnaissance à l’ONU… Rappelons que la main tendue par Israël pour la paix a sans cesse essuyé un refus, malgré les compromis, malgré le gel des constructions pendant 10 mois par le gouvernement Netanyahou, durant lequel Abbas n’était pas revenu à la table des négociations… un gel qu’il demande à nouveau aujourd’hui, et que, dans une sorte d’oubli du passé, la communauté internationale demanderait à Israël ! Habillés de mensonge, les chefs de la « Palestine » prétendent daigner revenir à la table des négociations à condition qu’Israël reconnaisse le nouveau statut de la « Palestine » et gèle les constructions ! Et si Israël maintient le projet de construction, les responsables palestiniens menacent Israël de poursuites pour « crimes de guerre » : « Ils nous poussent à saisir la cour pénale internationale » a déclaré Nabil Chaath… ! La campagne de délégitimation d’Israël fait feu de tout bois : une pétition a paru, signée par plus de 60 footballeurs de renom, protestant contre la décision de confier à Israël l’organisation de l’Euro-2013 des moins de 21 ans. Or, les footballeurs en question affirment n’avoir jamais signé cette pétition, et la supercherie est dévoilée… mais cette fausse information a eu le temps de faire son chemin dans les consciences.

Cette tempête diplomatique à laquelle fait face Israël a des répercussions politiques, à quelques semaines des élections (prévues pour le 22 janvier). L’opposition de gauche s’acharne sur Netanyahou, l’accusant d’isoler gravement le pays sur la scène internationale en restant ferme sur ses positions. Tsipi Livni l’accuse aussi de faiblesse face au Hamas, et appelle les membres du parti de Netanyahou, le Likoud, à la rejoindre dans son nouveau parti centriste « Hatnoua », auquel deux personnalités travaillistes se sont d’ailleurs ralliées ces jours-ci. Olmert déclare à Washington qu’il faut changer le gouvernement en place en Israël, et l’on sait que les dirigeants occidentaux ne vont pas se priver de peser de toute leur influence pour écarter Netanyahou ! Pour l’instant, la coalition en place Netanyahou-Lieberman est toujours en tête, selon une enquête toute récente.

Le Hamas se saisit quant à lui de la légitimité qu’il a gagnée aux yeux des pays arabes et des Palestiniens suite à Pilier de défense, pour s’imposer à la communauté internationale. Haniyeh a appelé l’Europe à retirer « le Hamas de la liste des organisations terroristes » ; et quant à la victoire de la Palestine à l’ONU, Khaled Meshaal appelle à ce « que cette initiative s’intègre dans le cadre d’une stratégie nationale palestinienne » comprenant la résistance armée qui « a excellé à Gaza » !

Le Moyen-Orient est en ébullition. En Egypte, le bras de fer entre les opposants et le gouvernement est intransigeant. L’opposition laïque ne veut pas laisser passer une constitution aux relents d’islamisme et refuse radicalement le décret accordant les quasi pleins pouvoirs au président Morsi. Les Frères musulmans quant à eux affirment que ce sont des partisans de l’ancien régime qui manifestent et ne cèdent rien. Mardi, des dizaines de milliers de personnes ont fini par encercler le palais présidentiel, un événement inédit, qui ne s’était pas produit même pendant l’insurrection contre Moubarak ; plusieurs quotidiens indépendants ont suspendu leur parution ce jour-là et des banques ont fermé plus tôt, pour manifester leur désaccord avec le gouvernement. Six membres de l’équipe du président ont démissionné au vu de l’opposition au décret. Et le Club des Juges refuse de superviser le référendum sur la constitution. Les manifestations ont inévitablement tourné à l’affrontement : on compte 7 morts et plus de 300 blessés. Les partisans islamistes du gouvernement se sont comportés comme une vraie milice selon les manifestants, avec armes à feu, armes blanches et armes automatiques. Le quotidien indépendant Al-Tahrir clame : « L’Egypte demande que les Frères soient jugés pour le meurtre de manifestants ». Des locaux des Frères musulmans ont été incendiés en divers endroits, dont leur QG au Caire jeudi. Obama – dont la responsabilité n’est pas des moindres dans la situation –, a signifié sa « profonde inquiétude » face au bilan très lourd des manifestations…

En Tunisie, de nouveaux affrontements ont fait plus de 300 blessés à Siliana, où les habitants ont demandé le départ du gouvernement, aux cris de « Ennahda, dégage ! La partie est terminée ! ». Dans quatre régions de Tunisie, les instances administratives, les transports, les établissements scolaires, sont entrés en grève jeudi. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se pose désormais en opposante résolue au gouvernement dominé par les islamistes et appelle à une grève générale le 13 décembre. Cette mesure n’avait même pas été employée contre Ben Ali ! Sami Tahri, en charge de l’information au sein du syndicat, dénonce : « Ennahda, en tant que parti et non en tant que gouvernement, cherche à mettre la main sur tous les rouages de l’Etat, c’est un Etat parallèle, invisible, qui se construit petit à petit ».

En Afghanistan, une attaque d’envergure faisant 5 morts a eu lieu dans l’aéroport de Jalalabad par les talibans, qui ont aussi attaqué une base de l’OTAN dans l’est, tuant 11 personnes.

En Syrie, le régime de Bachar-Al-Assad est poussé dans ses retranchements. Les forces de l’armée s’amassent autour de la capitale pour, semble-t-il, tenter une offensive d’envergure. Le régime coupe régulièrement les communications téléphoniques et internet. Les massacres se poursuivent ; 28 élèves et un professeur ont été tués dans une école par les bombardements ; on compte 42 000 morts depuis le début du conflit. Et la situation pourrait être sur le point de basculer avec l’activité remarquée sur les sites d’arsenal chimique. L’armée syrienne aurait commencé à armer des têtes chimiques contenant du gaz Sarin sur des missiles sol-air, selon des officiels américains. La communauté internationale, Etats-Unis en tête, a encore averti que tout recours aux armes chimiques déclencherait une opération militaire de l’OTAN. La Russie elle-même d’ailleurs commencerait à prendre ses distances avec Assad… Et le conflit déborde sur le Liban : en trois jours, les affrontements entre pro et anti-Assad ont fait 11 morts à Tripoli.

La Corée du Nord est aussi dans le collimateur de la communauté internationale, étant sur le point de procéder au tir d’une fusée transportant un satellite que l’on soupçonne d’être en réalité un tir de missile balistique dans le cadre de son programme nucléaire.

Le Nigéria est encore cette semaine le théâtre d’assauts sanglants contre les chrétiens : trois églises ont été incendiées ainsi que des postes-frontières, et 10 personnes ont été égorgées samedi soir dans des maisons du quartier chrétien de Chibok aux cris de « Allah Akbar », « Dieu est grand ».

Les Philippines ont été ravagées par un typhon qui a fait près de 500 morts et des centaines de disparus. Un tremblement de terre de magnitude 5,6 a fait 4 morts en Iran. Et un séisme de magnitude 7,3 a frappé au large du Japon, faisant au moins 10 blessés et quelques dégâts.

Les ministres européens des Finances ont échoué cette semaine à trouver un accord pour mettre en place un système unique de supervision bancaire. La Pologne annonce quant à elle attendre que les difficultés de la zone euro soient résolues pour l’intégrer… L’émirat Abu Dhabi, un composant des Emirats Arabes Unis, a annoncé son intention de racheter la dette portugaise.

La montée de l’antisémitisme et de l’extrême-droite en Europe inquiète. En Hongrie, environ 10 000 personnes ont manifesté contre les déclarations antisémites de parlementaires d’extrême-droite. Et en Allemagne, les premiers ministres des Etats ont décidé à l’unanimité de réclamer que le NPD, parti d’extrême-droite, soit interdit.

En France, le front national dit enregistrer une augmentation conséquente des adhésions grâce à la crise de l’UMP. Concernant le mariage gay, le parti socialiste a appelé à une manifestation le 16 décembre pour « lutter contre les conservatismes » et défendre le projet de loi. A l’Université du Mirail à Toulouse, le meeting « Palestine vaincra », auquel devait participer Abu Sami, représentant du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), organisation terroriste sur les listes des Etats-Unis et de l’Union Européenne, a été interdit par le recteur d’Académie… et le président de l’Université a dénoncé là une atteinte à la liberté d’expression.

Enfin, à l’approche de Noël, nous pouvons voir ici et là la volonté d’ôter les symboles populaires rappelant peut-être encore vaguement l’arrière-plan chrétien de cette fête. Au Tennessee, l’American Civil Liberties Union milite pour que le nom « Noël » change en « Fête de l’hiver ». Sur la grand-place à Bruxelles, le sapin de Noël a été remplacé par un ensemble de cubes lumineux, pour ne pas offenser les musulmans selon certaines sources. En France, suite à la pression de familles musulmanes, la directrice d’une école maternelle de Montargis a annulé la visite du père Noël, suscitant la colère du maire UMP qui a refusé cette annulation…

Source: www.lespoir.fr via www.blogdei.com/22785/resume-de-lactualite-de-la-semaine-du-2-au-8-decembre-2012/