jeudi 30 août 2012

★ Recul des libertés religieuses dans le monde

Les Etats-Unis publient le rapport annuel sur la liberté de religion dans le monde

WASHINGTON – Selon la secrétaire d’Etat Américaine Hillary Clinton, alors que certain pays se montrent de plus en plus tolérants vis-à-vis de l’expression politique, la liberté religieuse, elle, régresse.

S’exprimant sur la base du rapport International Religious Freedom Report de 2011 élaboré par les Etats-Unis, Hilary Clinton à, le 30 juillet dernier, indiqué qu’il était urgent d’exposer les atteintes à la liberté religieuse.

«Lorsque nous nous appuyons sur la situation mondiale actuelle pour juger et que nous demandons si la liberté religieuse s’accroit ou s’amenuise, la réponse est bien triste», a-t-elle déclaré à La Fondation Carnegie pour la paix internationale de Washington. «Plus d’un milliard d’individus vivent sous l’oppression de gouvernements qui nient radicalement la liberté religieuse».

Le rapport annuel met en lumière les violations envers les pratiques et les minorités religieuses, identifie les auteurs de ces violations et recense les méthodes utilisées pour restreindre la liberté d’expression religieuse ou les croyances.

La Chine a été pointée du doigt pour ses sévères restrictions sur les églises chrétiennes non officiellement enregistrées, les Ouighours, les tibétains musulmans et bouddhistes, ainsi que les pratiquants du Falun Gong.

Les immolations de plus de 40 tibétains protestant contre les autorités chinoises continuent de montrer leur désespoir» a déclaré Suzan Johnson Cook, ambassadrice pour le groupe «International Religious Freedom» lors d’une conférence de presse gouvernementale tenue avant le discours d’Hillary Clinton.

Pour la seconde année consécutive, la Chine est sur la liste noire des huit pays – dont la Corée du Nord, l’Iran ou l’Arabie Saoudite – désignés comme des territoires particulièrement concernés par des abus « chroniques » et « systématiques » de la liberté de religion.

Pour Johson Cook, La Corée du Nord est un pays «où une véritable liberté religieuse n’existe pas et en Iran, la liberté de religion s’est détériorée jusqu’à parvenir à une situation des plus effrayantes».

Tendances générales
Cette année, le rapport a pu identifier les tendances générales liées aux violations de la liberté de religion. Certaines preuves proviennent de gouvernements dictatoriaux, d’autres de pays allant vers une forme de démocratie.

En Tunisie, en Lybie, en Egypte et en Birmanie – où les régimes sont soit tombés soit devenus moins restrictifs – la population a pris des mesures pour l’acquisition de libertés nouvelles. Cependant, le chemin vers une transition est semé d’embuches, surtout pour les minorités. La violence contre les coptes par exemple s'est accentuée en Egypte et des incidents se sont déclarés contre la minorité musulmane de Birmanie, encore sévèrement mise à l’écart.

L’utilisation abusive de «lois sur le blasphème» créées pour restreindre la liberté d’expression et de religion est une tendance qui grandit. En Arabie Saoudite, le blasphème contre l’interprétation wahhabite de l’Islam sunnite est puni de mort; en Indonésie, la peine est l’emprisonnement.

Au Pakistan, quiconque blasphème ou critique les «lois sur le blasphème» peut-être tué par les extrémistes.

La hausse de l’antisémitisme est également une tendance inquiétante. Le rapport pointe les propos antisémites tenus dans les médias vénézuéliens ou encore la négation effrénée de l’Holocauste en Iran. Et l’Europe n’est pas épargnée: l’Ukraine et la France ont vu des cimetières juifs et des synagogues profanés et le nombre de partis politiques antisémites hongrois ont fortement augmenté.

Des gouvernements ont également été cités dans le rapport pour avoir étiqueté certaines de leurs minorités comme de «violents extrémistes». Le rapport cite le Bahreïn, la Russie, l’Irak ou le Nigéria.
Selon le rapport, «les autorités n’arrivent pas à faire le distinguo entre les pratiques religieuses pacifistes et les activités criminelles ou terroristes de certains groupes».

Pour signaler l’importance de la question de la liberté religieuse, Johnson Cook parle d’un «canari dans la mine de charbon» – autrement dit «un cri d’alerte». La liberté religieuse est «essentielle pour une société stable, en paix et prospère», ajouta t’il. Elle va de paire avec la liberté d’expression, de parole et d’assemblée. Et lorsque la liberté de religion est restreinte, tous ces droits deviennent ténus.

Source: Version anglaise: World Backsliding on Religious Freedom via wikistrike